Le mystère du nom « La Favorite »
Aucune archive ne révèle avec certitude l’origine de ce nom évocateur. Plusieurs hypothèses, aussi poétiques qu’incertaines, se mêlent à l’histoire de notre établissement :
- L’esthétique de la bâtisse, qui aurait séduit par son élégance ?
- Henri IV, qui l’aurait offerte à sa favorite, Gabrielle d’Estrées, à la fin du XVIe siècle ?
- Louis XIV, lors de ses visites « de campagne » à Lyon ?
- Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, qui aurait séjourné en ces lieux au XVIIIe siècle ?
Autant de suppositions qui nourrissent le mystère et le prestige de La Favorite…
Des origines à la Révolution : une propriété d’exception
1723 : Léonard Lacroix, prêtre, docteur de Sorbonne et chapelain de Louis XIV, appartenant à la bourgeoisie marchande la plus en vue du Vieux Lyon à la fin du règne du roi Soleil, acquiert la propriété.
À sa mort, il la lègue à son neveu, Antoine Lacroix-Laval.
1756 : Antoine Lacroix-Laval figure majeure de la vie intellectuelle et artistique lyonnaise, fonde l’École de Dessin de Lyon et devient membre de l’Académie des Sciences et des Belles-Lettres. Il contribue également à l’essor artistique de la ville de Lyon, grâce à son amitié avec l’architecte Soufflot, célèbre pour avoir conçu le Panthéon de Paris, et qui a fait émerger plusieurs réalisations architecturales lyonnaises, comme la façade de l’Hôtel-Dieu ou le Grand Théâtre.
1777 : La Favorite s’agrandit grâce à l’acquisition de terres auprès de la famille Dodieu, fondatrice de la Commune de Lyon, consolidant ainsi son héritage dans l’histoire locale
1783 : Simon Vial en fait sa maison de campagne, lieu de grandes fêtes familiales.
De la Révolution à l’enseignement : une nouvelle vocation
1809 : Jean-Baptiste Gourd rachète la propriété. Après la Révolution, de jeunes Lyonnais cherchent un idéal spirituel et éducatif. Le petit pensionnat de Fourvière, victime de son succès, s’installe à La Favorite.
1833 : la vocation éducative de La Favorite se confirme en accueillant les pensionnaires Maristes dont la maison à Fourvière était devenue trop petite.
1855 : La propriété est vendue à Romain Demoustier, agent de change et famille chrétienne attachée à l’enseignement catholique. Commencent alors d’importants travaux :
- Transformation du sanctuaire en bibliothèque et salon de réception
- Construction de l’Orangerie, de la Petite Chapelle et du grand portail d’entrée
- Plantation d’un arbre pour chaque naissance dans la famille
L’essor d’un établissement éducatif
1937 : Les premières pensionnaires arrivent sous la direction de Mademoiselle Brunet-Lecomte. L’Orangerie devient réfectoire, le premier étage accueille les salles de cours, et le « pigeonnier » se transforme en laboratoire de sciences.
Pendant la Seconde Guerre mondiale : Les cours continuent, la Résistance s’organise, et l’école s’ouvre au quartier, mêlant enseignement, processions et jeux.
Années 1950 : Face à l’augmentation des effectifs, un nouveau bâtiment est construit, incluant salle d’EPS, gymnase, laboratoires et cantine.
Fusions et développement : vers un grand ensemble scolaire
1988 : le 50e anniversaire du centre scolaire est marqué par la fusion avec le groupe Sainte-Thérèse de la Plaine (école et lycée professionnel). L’établissement accueille désormais plus de 1 800 élèves.
2015 : l’école Saint-Charles de Serin (Lyon 9e) rejoint le groupe et devient Notre Dame de l’Annonciation en 2021.
2020 : Intégration du lycée professionnel Orsel à Oullins, portant les effectifs à près de 3 000 élèves, en comptant les étudiants et les apprentis.
2023-2024 : le lycée professionnel Jehanne de France (Vaise, Lyon 9ème) puis le collège et lycée Les Chassagnes (Oullins), rejoignent à leur tour la Favorite, faisant passer ses effectifs à plus de 4000 élèves.
Aujourd’hui, La Favorite perpétue les valeurs qui ont guidé son évolution : l’esprit de famille, l’enrichissement intellectuel et spirituel, l’épanouissement personnel et l’optimisme. Notre histoire, est aussi la vôtre : élèves, enseignants, familles, tous acteurs de cette aventure éducative unique.